Ma grand'mère paternelle vient de me faire un clin d’œil il y a 90 ans ! J'en suis encore toute émue. Mais d'abord, je vais vous emmener en balade sur ses traces, dans ma région natale.
Nous sommes le 30 août 1931, avec 9 autres personnes, ma grand'mère alors âgée de 24 ans, s'apprête à gravir pour au moins la seconde fois la
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], une montage mythique du Chablais français, qui culmine à 2222 m d'altitude. A cette époque-là les gens n'avaient pas de voiture pour se rapprocher au maximum de la montagne. Ils sont donc partis d'Evian, pour une marche d'approche d'environ 16 km, avec un dénivelé total de 1800m. Ils dormiront
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], véritable nid d'aigle avec une vue à couper le souffle sur le lac Léman et la chaîne des Alpes suisses et françaises.
Ma grand'mère aimait faire des photos, elle en a fait pour l'occasion, les voici avec ses légendes.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]La Dent d'Oche est réputée difficile car il y a des zones assez raides à flanc de parois, la célèbre "cheminée" par exemple.
La vue depuis le sommet, en 1931 :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]De nos jours, ça donne cela en couleurs :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]L'équipe fière d'être allée jusqu'à en haut de la "Béca" en patois, en 1931. Ma grand'mère est tout à gauche, en pantalons (je ne l'ai jamais vue en pantalon !)
Voici ce qu'elle a écrit au dos d'une photo :
Souvenir d’une ascension à la Dent d’Oche le 30-31 mai 1931 par la caravane composée de Messieurs
Norbert Morcheau d’Evian les bains
Louis Colloud d’Evian les bains
Charles Favre d’Evian les bains
Charles Chardon d’Evian les bains
Charles Blonay d’Evian les bains
Armand Inhoos d’Evian les bains
Mme Armand Inhoos d’Evian les bains
Mlle Violette Chardon d’Evian les bains
Mlle Lucie Richoz d’Evian les bains
Mlle Olympe Bianco d’Evian les bains
Ascension effectuée par un temps défavorable. Sol trempé dans les pâturages. Neige durcie sur les hauteurs, ce qui rendait cette ascension particulièrement pénible ; un pas en avant, 2 en arrière. Nous avons eu la chance de trouver « la cheminée » dépourvue de neige et à 8 heures Dimanche nous arrivions au refuge du C.A.F. Trempés jusqu’aux os mais très heureux, malgré la fatigue d’avoir vaincu la « Béca d’Oche ». Nous n’étions cependant pas au bout de nos peines car la descente s’est effectuée au sommet avec une tempête de neige et une pluie diluvienne nous accompagna jusqu’à Evian. Le seul regret de cette ascension féconde en incidents de toute sorte est que nous n’avons rien vu du panorama splendide que l’on découvre de la-haut, le brouillard étant très intense."
Et voici le clin d'oeil de ma grand'mère, le dortoir du refuge de la Dent d'Oche est actuellement en rénovation, sous le lambris sur une poutre, il y a cette inscription :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Lucie Richoz 30 juin 1927
C'est ma grand'mère !
Elle y était déjà allé 5 ans avant de prendre ces photos plus haut !
Sujet: Sur les traces de ma grand'mère en 1927 
Lun 8 Avr - 19:38
